Nouveau projet ? Prochaine disponibilité en septembre 2025 !

Régulièrement, je reçois des questions sur le métier d’UX/UI designer, de la part d’étudiant·es en pleine réflexion sur leur orientation, ou de personnes en projet de reconversion. C’est toujours un plaisir d’échanger et de partager mon expérience. Mais ces derniers temps, je remarque que certaines interrogations mettent en lumière des idées reçues soit sur le métier, soit sur l’entreprenariat, parfois un peu trop idéalisé sur les réseaux sociaux.

Alors j’ai eu envie de poser tout ça à plat dans un article. Formation, salariat vs auto-entreprenariat, attentes et réalité du métier. Préparez-vous un thé ou un café, je vous partage mon parcours et mes conseils après 10 ans d’expérience en tant qu’UX/UI designer !

C’est quoi, le métier d’UX/UI designer ?

Le rôle d’un UX/UI designer (mais aussi webdesigner ou product designer) est de créer les interfaces numériques que l’on utilise au quotidien : sites web, applications mobiles, plateformes, etc. L’objectif étant de permettre une utilisation facile et efficace à pour les utilisateurs, en leur offrant la meilleure expérience possible.

Concrètement, une UX/UI designer intervient lors de l’étape de conception d’un projet, pour comprendre les besoins des utilisateurs grâce à des recherches, concevoir des parcours intuitifs, réaliser des maquettes et prototypes graphiques ou encore tester et améliorer les interfaces. Le tout avec un œil attentif sur l’ergonomie, l’accessibilité, la cohérence visuelle, mais aussi les contraintes techniques du projet.

C’est un métier collaboratif, on travaille main dans la main avec les développeurs, chefs de projet, équipes marketing ou produit. Selon les contextes, il peut s’exercer en agence, chez l’éditeur, en start-up ou en freelance, en présentiel comme à distance.

Chacun·e peut y apporter sa sensibilité, son parcours, ses méthodes. Et c’est aussi ce qui rend ce métier si vivant car il évolue vite, pousse à se remettre en question, à tester, à apprendre… tout au long de sa carrière.

Pourquoi le métier d’UX/UI designer attire autant aujourd’hui ?

Entre la quête de sens, les projets de reconversion et envies d’indépendance, c’est un métier qui attire de plus en plus. Les métiers UX/UI Designers figurent parmi les 15 métiers à la croissance la plus rapide, se classant 8ᵉ avec une croissance nette de +40 % d'ici 2030 selon le Future of Jobs Report 2025. Entre les besoins de numérisation des services et l'arrivée des générations encore plus connectées, plus sensibles à l’expérience en ligne et à l’ergonomie, ce n’est pas étonnant que ce métier suscite autant d’intérêt !

Mon parcours pour devenir UX/UI designer

Je vous décris mon parcours, mais les façons de devenir designers sont très variées ! Certains profils sont passés par du développement avant, ou d'études en psychologie, etc.

À l’origine : une passion pour le graphisme

Dès le collège, je me suis passionnée pour le graphisme, j’adorais bidouiller pour apprendre Photoshop avec une version pas très officielle (oups 🙊). J’avais même créé un skyblog de tuto pour apprendre à détourer des images ou choisir la bonne typographie. Et puis en seconde, j’ai commencé un Bac Pro Commerce en apprentissage dans l'entreprise artisanale de ma maman où je me suis notamment passionnée pour la création de visuels et la gestion du site e-commerce. C’était le début d’une belle aventure !

MJM Graphic design Rennes et alternance

En 2014, Après le bac, j'ai intégré la MJM Graphic Design de Rennes en infographie où j’ai pu être formée (avec une vraie licence Adobe cette fois 🥲) et poser les fondamentaux du graphisme (conception graphique, création de logo, mise en page, maîtrise des outils, etc.). Et c’est lors de mon oral de fin d’année que j’ai trouvé mon alternance pour intégrer la formation Webdesign en alternance. Une opportunité rêvée !

Précision : aujourd’hui ce cursus n’existe plus. À la MJM en formation initiale, il faut passer par le cursus de Design Graphique (3 ans) puis en Webdesign (1 an).

En 2015, j’ai donc démarré mon alternance chez Mobizel, société spécialisée en conception et développement d'applications mobiles sur-mesure à Rennes. Cette expérience a été une révélation : j’ai découvert le métier sur de vrais projets en travaillant avec une super équipe à taille humaine. J'ai signé mon CDI dans la foulée !

Mes expériences : alternante, salariée, puis freelance

Salariée le jour, freelance la nuit, prof le mercredi

Toujours chez Mobizel après mon alternance, j’adore mon poste, mais en 2017 j’ai envie d’explorer de nouveaux projets. Je crée mon auto-entreprise et travaille sur des petits projets pendant mon temps libre. À ce moment-là, il s’agit surtout de logos, de supports de communication et de sites vitrines. C’était une chouette manière de tester d’autres outils et de gérer des clients de A à Z.

Début 2022, je démissionne et décide de rejoindre une start-up pour découvrir un mode de fonctionnement plus “produit” que “projet”, avec une approche plus poussée du design.

Et parce que j’aime bien faire plusieurs choses à la fois (😅), je retourne à la MJM de Rennes, cette fois en tant qu’intervenante. J’y donne des cours sur les bases du webdesign aux étudiants en design graphique. Une expérience riche et intense !

À l’été 2022, on me contacte pour renforcer l’équipe design pour travailler sur la refonte du site de Printemps. Il est temps pour moi de quitter mon poste, et je me lance à mon compte à plein temps !

Freelance à temps plein : le grand saut

Se lancer, c’est un mélange d’excitation et d’appréhension. Est-ce que je vais avoir des clients ? Est-ce que je vais savoir gérer la charge ? Est-ce que j’arriverai à équilibrer pro et perso sans me cramer ? Spoiler : oui, mais ça demande un peu de rodage 😅

Dès mes premiers mois, je suis plongée dans deux gros projets : la refonte du site e-commerce et du design system du Printemps, et un accompagnement chez MAIF sur l’accessibilité des parcours et composants. Deux expériences passionnantes, qui m’ont permis de travailler avec des équipes pluridisciplinaires, sur des sujets d’envergure, tout en mettant en pratique mes valeurs autour de l’inclusion et de la qualité.

Depuis ce jour, je suis heureuse de pouvoir travailler avec des clients réguliers et des clients plus ponctuels sur des projets web et mobiles très stimulants et variés !

Maquettes graphiques d'une application de prise de mesure sur plan.
Maquettes UX/UI réalisées pour le projet MeasureAll

À quoi ressemble une journée type d’un·e UX/UI designer ?

C’est une question qu’on me pose très souvent. Alors voici un aperçu des grandes étapes d’un projet (en freelance) et de ce que je peux faire au fil d’une journée. Bien sûr, toutes ces tâches ne tombent pas dans la même journée, mais elles reviennent régulièrement selon l’étape du projet.

  • 1. Phase d’acquisition (en freelance)

    Tout commence souvent par un appel ou un message : un prospect me contacte, on échange pour bien cerner son besoin, ses objectifs, son contexte. Ensuite, je prépare une proposition d’accompagnement (avec devis, planning, etc.). Parfois ça prend 2 mails, parfois un peu plus… jusqu’à la signature. Et hop, un nouveau projet démarre !
  • 2. Analyse du besoin et recherches

    C’est le moment où je me transforme en détective : je décortique les documents reçus, j’analyse les objectifs du projet, les besoins des utilisateurs, le contexte métier… J’ouvre des dizaine d’onglets pour faire des recherches, benchmarker la concurrence ou m’inspirer d’approches existantes.
  • 3. Conception fonctionnelle (arborescences, user flows, wireframes)

    Une fois les idées posées, je commence à structurer. D’abord souvent au crayon sur papier (plus rapide pour tester des pistes), puis sur Figma avec des wireframes plus précis. Cette phase est clé pour poser les fondations du projet avant d’aller dans le détail graphique. J’échange régulièrement avec le client ou d’autres membres de l’équipe (chef·fe de projet, développeur·se, etc.) pour valider les orientations.
  • 4. Conception graphique (maquettes UI)

    C’est la partie la plus “visible” du métier : je traduis les wireframes en maquettes graphiques finalisées sur Figma. On travaille ici sur les couleurs, les typographies, les composants, l’univers visuel, avec toujours l’objectif de créer une interface claire, cohérente et accessible.
  • 5. Présentations et retours clients

    Tout au long du projet, je planifie des points réguliers (souvent en visio, parfois en présentiel) pour présenter l’avancement, valider les étapes, et éviter les mauvaises surprises. La communication continue permet de rester aligné avec le client, et de construire un projet solide ensemble.
  • 6. Suivi et organisation

    Comme je gère plusieurs projets en parallèle, l’organisation est essentielle. J’utilise un tableau kanban maison, à base de post-its sur mon mur (toujours visible), pour suivre l’état d’avancement de chaque tâche : ce qui est fait, ce qu’il reste à valider, les points en cours, etc. Et bien sûr, j’ai aussi des outils plus communs (Notion, Trello…) pour garder une trace à long terme.

Les compétences nécessaires pour faire ce métier

  • Compétences techniques : maîtrise des outils de design (Figma, des bases sur photoshop et/ou illustrator, etc.), connaissance des principes d'ergonomie, compréhension des langages web (HTML, CSS, etc. même lointaine, je ne fais pas d’intégration, mais comprendre comment cela fonctionne est indispensable).

  • Compétences humaines : écoute, communication, capacité à travailler en équipe, empathie.

  • Compétences en gestion : organisation, gestion du temps, planification, autonomie.

  • Bonus bien utiles : compréhension des enjeux marketing et business, sensibilité aux tendances, curiosité.

Les défis parfois sous-estimés (surtout sur les réseaux sociaux)

Quand on découvre le freelancing à travers Instagram ou LinkedIn, on tombe vite sur des récits très “success story” : entre les digitals nomads et leurs photos de macbook à côté de la piscine, ou des posts pleins de likes qui annoncent des revenus à cinq chiffres. Pour certains, c’est une réalité. Mais tout le monde ne peut pas aspirer à ce rythme, surtout lorsque l’on débute (je vous recommande la vidéo d’Amistory à ce sujet).

Si vivre de son activité en indépendant peut être très épanouissant, cela vient avec son lot de défis à ne pas négliger. Notamment : des revenus irréguliers, une charge mentale à gérer, un peu de solitude parfois, et l’obligation de continuer à apprendre en permanence. C’est important d’en être conscient·e, surtout quand on débute.

Voici quelques conseils (testés et approuvés) pour faire face à ces réalités :

Avoir une organisation au top

Travailler en solo demande de l’autonomie, mais aussi une vraie rigueur. Gérer son emploi du temps, ses deadlines, jongler entre les projets et les relances, sans tomber dans le surmenage… Ce n’est pas toujours simple, surtout quand on aime ce que l'on fait (et que l'on n'ose pas dire "non"). Trouver un système qui nous convient, c’est vital pour tenir sur la durée.

Se constituer un petit réseau

Quand on quitte le salariat, les collègues peuvent nous manquer. Et ça peut peser plus qu’on ne l’imagine. Avoir autour de soi quelques personnes à qui parler boulot ou juste papoter autour d’un repas, un café, ou même en visio, ça change tout. Ces moments sont précieux pour garder une dynamique et sortir un peu de sa tête de l'eau.

Définir un périmètre d’action clair

C’est tentant de vouloir tout faire, surtout quand on se lance. Mais proposer des prestations qu’on n’aime pas plus que ça, juste “parce qu’il faut faire rentrer du chiffre”, c’est surtout un bon moyen de s'épuiser. À l’inverse, plus on est clair sur ce que l'on aime faire (et sur ce que l'on ne veut plus faire), plus on attire les bons clients et donc les bons projets. Ce n’est pas évident à identifier au début, mais ça vient avec le temps.

Mythes vs réalités sur le freelancing en UX/UI design

On voit beaucoup de contenus circuler sur la vie de freelance dans le design, certains sont même très inspirants. Voici quelques idées reçues que je lis souvent et ma réponse pour nuancer certains propos.

“On peut bosser depuis n’importe où”

Techniquement oui, mais dans la réalité, c’est rarement viable au quotidien. On a besoin de concentration, d’un bon setup (souvent avec deux écrans), d’une connexion fiable et d’un endroit calme pour les visios. Les designers “digital nomads” existent, mais c’est un vrai style de vie à construire, et c’est une charte supplémentaire (gérer son itinéraire selon son planning etc.). En revanche, certaines tâches (mails, devis, orga) peuvent très bien se faire depuis un café par exemple.

“Pas de boss, donc pas de compte à rendre”

Ah, le fameux “tu fais ce que tu veux, quand tu veux”. En freelance, c’est vrai qu’on gère son emploi du temps, mais on a des clients et c’est à eux qu’on rend des comptes ! Il faut respecter les délais, expliquer ses choix, tenir ses engagements. Et spoiler : parfois, c’est plus exigeant qu’un poste avec un chef de projet ou un manager pour nous encadrer !

“Freelance c’est tranquille, on bosse quelques heures depuis la maison”

Le freelance permet plus de souplesse, mais pas forcément moins de travail. Entre la prospection, les projets, la facturation, l’orga, les visios, les relances etc. on passe aussi beaucoup de temps sur des tâches non facturées. Et certains projets incluent des rythmes à tenir, voire une présence régulière chez le client. Bref : c’est plus de liberté, oui, mais aussi plus de responsabilités.

“Je peux me lancer direct en freelance après ma formation”

C’est tentant, mais ce n’est pas forcément ce que je recommande. Quand on débute, un passage en entreprise permet de se former “sur le terrain” : apprendre les méthodes, comprendre les besoins métiers, échanger avec des devs, affiner ses soft skills etc. Le freelance demande pas mal d’autonomie et de confiance en soi que l’on acquiert souvent après quelques mois/années d’expérience en équipe. Sinon, bonjour le stress et le syndrome de l’imposteur !

Mes conseils pour débuter ou progresser

Que vous envisagiez de faire ce métier dans la suite de vos études ou dans le cadre d’un projet de reconversion professionnelle, avec déjà en vue une école ou une formation, je vous conseille de compléter avec cette liste, car c’est un métier qui évolue en permanence !

  • Lire des études de cas et des articles spécialisés.

  • Regarder des vidéos de tests utilisateurs pour comprendre les comportements.

  • S'exercer en reproduisant des maquettes ou en créant des projets fictifs.

  • Participer à des ateliers, des meetups, ou des formations en ligne.

  • Demander des retours constructifs à des professionnels.

  • Bien se renseigner sur les écoles et formations que vous envisagez de suivre (contenu du programme, enseignants, avis…)

  • S’entrainer en reproduisant des maquettes (un site que l’on aime bien, un composant documenté par ex. Material design ou Tailwind UI, reproduire les tutos de BastiUi…)

Conclusion

Le métier d’UX/UI designer est passionnant, stimulant, et en constante évolution. On touche à plein de sujets très actuels comme la tech, l’accessibilité, les usages, le graphisme etc. Il y a mille façons d’exercer ce métier : en agence, en startup, en indépendant·e, en remote ou en présentiel… Chacun·e peut y trouver sa place.

Mais comme pour beaucoup de métiers créatifs, on voit parfois circuler des discours un peu trop lissés. Le salariat n’est pas un échec, tout comme l'entreprenariat n’est pas une réussite absolue. Méfiez-vous des récits “success story” ultra marketés qui veulent vous vendre du coaching ou des formations à distance.

Que vous soyiez en début de parcours, en reconversion ou déjà dans le bain, l’essentiel c’est d’avancer à votre rythme, avoir de la curiosité, et de ne pas avoir peur d’essayer !


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